Blog de la Sté Xaintrie Ramonage, conseils sur l'utilisation de vos cheminées et poêles.
Je voudrais bien ajouter quelques petites précisions à mes propos d'hier.
Le fait que le bois soit neutre en carbone ne signifie pas qu'il ne pollue pas et j'ai fait un raccourci un peu rapide en comparant impact carbone et pollution.
Il existe d'autres types de pollution, notamment celle aux particules fines.
Ce qui m'amène donc à vous parler d'un type d'installation : le foyer ouvert.
Tout d'abord, c'est une installation au rendement très mauvais : 15% en moyenne.
C'est à dire que 85% du pouvoir calorifique de votre buche sera destiné aux oiseaux.
Ensuite, et selon l'ADEME, bruler 4 bûches dans un foyer ouvert émet autant de particules fines que l'équivalent de 3 100kms en diesel avec un moteur des années 1990.
Ces particules fines sont en suspension dans l'air qu'on respire et affectent directement nos voies respiratoires.
Donc mes propos d'hier sont bel et bien valables pour les appareils dits "Flamme verte 7 étoiles" ou/et répondant à la norme "EcoDesign 2022".
Ces labels assurent un rendement minimum mais aussi que le taux de particules fines rejeté est inférieur à un seuil défini. Cela permettra à chacun d'utiliser au mieux ce mode de chauffage en préservant vos poumons et vos forêts.
Tout d'abord, un peu de chimie.
La combustion, c'est une réaction chimique qui se produit entre un comburant et un combustible sous l'effet de la chaleur.
Dans notre cas, le comburant c'est l'oxygène, le combustible c'est le bois.
Le bois contient principalement du carbone. La réaction chimique entre l'oxygène et le carbone provoque :
Mais si l'un est mauvais pour la santé, l'autre est mauvais pour le réchauffement climatique n'est ce pas ?
OUI ... mais non.
En ce qui concerne le CO :
OUI ! Il est mauvais pour la santé. Une combustion avec un apport d'air insuffisant provoque le dégagement de CO, il est toxique, même à très faible dose, inodore, incolore, et même si il est évacué par votre conduit de fumées, les dégats causés par une combustion en manque d'air peuvent être d'un autre ordre : bouchon de bistre, condensation ... Donc la doctrine est simple : PAS DE COMBUSTION SANS UN APPORT D'AIR SUFFISANT !
En ce qui concerne le CO2 :
Tout d'abord, avant de mourir, l'arbre prélève du CO2 dans l'atmosphère. Il se nourrit du carbone et rejette de l'oxygène par un phénomène appelé photosynthèse.
Lorsque tout ou partie de l'arbre est mort, des résidus végétaux se déposent au sol et se décomposent. Lors de cette décomposition, c'est le phénomène inverse qui se produit. Le même phénomène que lorsque nous brûlons du bois.
Sur un cycle complet de vie, le bilan de la combustion du bois est donc nul : le CO2 est prélevé dans l’atmosphère pour ensuite lui être restitué par la combustion du bois mort. En effet, si l’Homme n’avait pas brûlé ce bois, il se serait décomposé naturellement et aurait de toute manière libéré la même quantité de CO2 dans l’atmosphère. L’impact en termes d’émission de gaz à effet de serre (GES) est donc théoriquement neutre dans la mesure où le cycle de vie du bois est relativement court. On comprend dès lors tout l’intérêt de promouvoir ce type d’énergie.
Pour résumer : Oui, la combustion du bois rejette du CO2 il s'agit de la même quantité de CO2 que celui absorbé durant ce croissance. Le bilan carbone de la combustion du bois est donc neutre !
Pour aller plus loin : si on considère le rejet en CO2 de l'ensemble de la chaine, de l'arbre jusqu'au poêle : exploitation forestière, bûcheronnage, transport, fabrication des granulés (pour le granulé, évidemment) ... le bilan n'est pas totalement neutre. Cependant, en comparaison de la quantité d'énergie stockée dans le bois (env. 1 600 à 1 700kWh/stère pour le chêne, par exemple), la quantité d'énergie non renouvelable nécessaire est marginale. Il faut cependant être attentif au bois acheté : issu d'une forêt gérée durablement, séchage naturel uniquement (pas de séchoir), ne pas utiliser de bûches densifiées ...
Le premier tip que je voudrais partager concerne le sens d'emboîtement des conduits de raccordement.
Le conduit de raccordement c'est le tuyau qui vient s'interposer entre votre conduit de fumées (en boisseau, en acier isolé ...) et la buse de votre appareil.
Cela pourrait sembler contre intuitif mais il faut bien que les extrémités "mâle" soient montées vers le bas, et ce, afin que dans leur descente, les suies restent à l'intérieur du conduit de raccordement et ne viennent pas salir l'extérieur !
Et les résineux, il faut les brûler ou alors ça encrasse les conduits ?
Parlons d'abord efficacité.
Alors déjà, le pouvoir calorifique d'un résineux est de 4 124 kW/tonne, celui d'un feuillu est d'environ 3 915 kW/t.
Oui, le resineux est plus calorifique au kilo (grâce à la résine) MAIS, la densité d'un résineux est moindre. Par exemple, la densité du sapin est de 250 kG/m³ contre 450 kG/m³ pour du charme coupé en 1m.
Par conséquent, le pouvoir calorifique ramené au volume est ramené à 1 031kW/m³ pour le sapin contre 1 762kW/m³ pour le charme.
Est il moins efficace ? Non. Mais il fonctionne différemment.
Une buche de sapin va bruler bien plus vite et va faire gagner quelques degrés à votre pièce plutôt rapidement tandis que le feuillu est plus endurant. Il apportera plus de calories mais prendra du temps pour les délivrer.
Parlons économie ensuite.
Forcément, comme on achète le bois au stère, c'est moins rentable. C'est la raison pour laquelle on a vite fait de lui tailler une sale réputation au résineux.
Et l'encrassement ?
Il n'encrasse pas plus qu'un autre bois A CONDITION QU'IL SOIT BIEN SEC. Toujours en dessous des 20% d'humidité et que le feu ne tourne pas au ralenti !
Demandez à mes collègues de Scandinavie, du Canada ou plus localement, des Vosges, du Jura, du Forez ! Les conduits ne sont pas plus encrassés chez eux :-)
Cela va sans dire, mais cela va mieux en le disant : le bois doit être brûlé bien sec.
L'ADEME recommande un bois à moins de 23% d'humidité mais plus il est sec, meilleure sera la combustion.
Une stère de bois feuillu pèse environ 450kg.
Si vous brûlez 6 stères de bois à 20% d'humidité, alors, admettons le calcul suivant :
6 x 450 x 0,20 = 540
C'est donc 540 litres d'eau qui passent dans votre conduit de fumées.
Si vous voulez pas que cette eau repasse de sa forme gazeuse à la forme liquide, il faut faire carburer votre appareil.
Autrement, si elle se liquéfie, elle permettra aux résidus de s'accrocher et formera le bistre.
C'est là raison pour laquelle il ne faut pas faire tourner un poêle au ralenti !
Qui peut le plus peut le moins ? Ça ne marche pas pour un poêle !
Bonjour à tous, à toutes.
Bienvenue sur le blog de Xaintrie Ramonage.
Je suis Kevin, Ramoneur-Fumiste diplômé du COSTIC (Comité Scientifique et Technique des Industries Climatiques).
Le COSTIC, c'est un des rares organismes en France à pouvoir délivrer le sésame qui permet de devenir ramoneur car, oui, le ramonage est une profession règlementée.
Mon diplôme est un titre de niveau III de Ramoneur-Fumiste. Il atteste non seulement de mes capacités à entretenir un conduit de fumées mais aussi de mes capacités à le dimensionner, le créer, le rénover, le tuber. Il s'agit d'un diplôme équivalent à un CAP/BEP.
Il m'offre également la possibilité de dimensionner un appareil de chauffage au bois (bûche et granulés).
Depuis début 2024, j'entretiens les poêles et cheminées et leurs conduits sur le secteur de la Xaintrie, région naturelle aux frontières de l'Auvergne et du Cantal et depuis ce début d'année, sur cette même région, j'installe des appareils de chauffage au bois.
Durant cette première année, j'ai pu voir des centaines d'installations. Certaines réalisées par des particuliers et d'autres par des professionnels. Dans les deux cas, j'ai très souvent pu constater des écarts par rapport aux normes et aux bonnes pratiques.
C'est la raison d'être de ce blog : partager mes connaissances et mon expérience pour que l'utilisation de votre appareil de chauffage au bois puisse être la plus confortable mais surtout la plus sécurisée.