Tout d'abord, un peu de chimie.
La combustion, c'est une réaction chimique qui se produit entre un comburant et un combustible sous l'effet de la chaleur.
Dans notre cas, le comburant c'est l'oxygène, le combustible c'est le bois.
Le bois contient principalement du carbone. La réaction chimique entre l'oxygène et le carbone provoque :
- soit du CO (monoxyde de carbone) si l'apport en air est insuffisant
- soit du CO2 (dioxyde de carbone) si l'apport d'air est suffisant ou excédentaire.
Mais si l'un est mauvais pour la santé, l'autre est mauvais pour le réchauffement climatique n'est ce pas ?
OUI ... mais non.
En ce qui concerne le CO :
OUI ! Il est mauvais pour la santé. Une combustion avec un apport d'air insuffisant provoque le dégagement de CO, il est toxique, même à très faible dose, inodore, incolore, et même si il est évacué par votre conduit de fumées, les dégats causés par une combustion en manque d'air peuvent être d'un autre ordre : bouchon de bistre, condensation ... Donc la doctrine est simple : PAS DE COMBUSTION SANS UN APPORT D'AIR SUFFISANT !
En ce qui concerne le CO2 :
Tout d'abord, avant de mourir, l'arbre prélève du CO2 dans l'atmosphère. Il se nourrit du carbone et rejette de l'oxygène par un phénomène appelé photosynthèse.
Lorsque tout ou partie de l'arbre est mort, des résidus végétaux se déposent au sol et se décomposent. Lors de cette décomposition, c'est le phénomène inverse qui se produit. Le même phénomène que lorsque nous brûlons du bois.
Sur un cycle complet de vie, le bilan de la combustion du bois est donc nul : le CO2 est prélevé dans l’atmosphère pour ensuite lui être restitué par la combustion du bois mort. En effet, si l’Homme n’avait pas brûlé ce bois, il se serait décomposé naturellement et aurait de toute manière libéré la même quantité de CO2 dans l’atmosphère. L’impact en termes d’émission de gaz à effet de serre (GES) est donc théoriquement neutre dans la mesure où le cycle de vie du bois est relativement court. On comprend dès lors tout l’intérêt de promouvoir ce type d’énergie.
Pour résumer : Oui, la combustion du bois rejette du CO2 il s'agit de la même quantité de CO2 que celui absorbé durant ce croissance. Le bilan carbone de la combustion du bois est donc neutre !
Pour aller plus loin : si on considère le rejet en CO2 de l'ensemble de la chaine, de l'arbre jusqu'au poêle : exploitation forestière, bûcheronnage, transport, fabrication des granulés (pour le granulé, évidemment) ... le bilan n'est pas totalement neutre. Cependant, en comparaison de la quantité d'énergie stockée dans le bois (env. 1 600 à 1 700kWh/stère pour le chêne, par exemple), la quantité d'énergie non renouvelable nécessaire est marginale. Il faut cependant être attentif au bois acheté : issu d'une forêt gérée durablement, séchage naturel uniquement (pas de séchoir), ne pas utiliser de bûches densifiées ...